Site icon Guinéenews©

Présidentielle 2025 : à Kindia, les avis sont partagés, après le dépôt de la candidature de Mamadi Doumbouya

Le Général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, a officiellement déposé sa candidature pour l’élection présidentielle, ce lundi 3 Novembre 2025 à la cour suprême.

Une annonce qui suscite à la fois espoir et déception, à travers le pays.

À Kindia dans la commune urbaine, les habitants réagissent diversement à ce tournant politique qui marque la fin d’une longue période de transition.

Ibrahima Barry, jeune entrepreneur dans le bâtiment, se dit pleinement satisfait de cette décision : << franchement, je pense que c’est une bonne chose. Le général Doumbouya a redonné un certain ordre au pays. On peut critiquer, mais depuis son arrivée, on a vu des routes réhabilitées, une discipline dans l’administration et un peu plus de sécurité. Beaucoup de jeunes comme moi, ont retrouvé l’envie de rester et de travailler ici.

Certains disent qu’il trahit sa promesse, mais la situation du pays n’est pas simple. Peut-être qu’il se présente parce qu’il veut terminer ce qu’il a commencé. Moi je préfère quelqu’un qui connaît déjà les réalités du pouvoir à un nouveau venu qui ne comprend rien au système. S’il gagne, j’espère juste qu’il gardera l’esprit du changement et qu’il ne tombera pas dans les erreurs des anciens >>, a-t-il déclaré.

Moustapha Diané un autre citoyen ne cache pas sa déception : << moi, j’ai cru à ses paroles le 5 septembre 2021. Il avait promis devant Dieu et devant le peuple qu’il ne serait pas candidat. C’est cette promesse qui m’avait rassurée. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on nous a menti. Quand on prend un engagement, surtout devant la nation, on doit le respecter. Sinon, on perd toute crédibilité. Cette candidature me fait peur. Je crains que ce soit le début d’un pouvoir personnel. On parle de stabilité, mais quelle stabilité peut exister quand la confiance est rompue ?

On a souffert pour la démocratie et je ne veux pas qu’on revienne en arrière. Ce pays a besoin de dirigeants qui respectent la parole donnée, pas de promesses qu’on oublie dès qu’on se sent fort. J’irai voter, bien sûr, mais, pas pour lui. Je veux que mes enfants grandissent dans un pays où les dirigeants tiennent leurs engagements >>, a-t-il souligné

Dans la ville des agrumes, ces deux voix traduisent l’état d’esprit général, une population partagée entre espoir de stabilité et crainte de trahison.

Alors que la campagne électorale s’annonce intense, les habitants oscillent entre la fidélité à l’homme du 5 septembre et la volonté de tourner la page de la transition.

Il faut dire que le 28 déceembre 2025, les urnes diront si les Guinéens choisissent de prolonger l’expérience Doumbouya ou d’ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire politique.

Quitter la version mobile