La Haute Autorité de la Communication (HAC), anciennement Conseil national de la communication (CNC), a célébré ce mercredi son 33ᵉ anniversaire lors d’une cérémonie placée sous le haut patronage du Premier ministre, Amadou Oury Bah. L’événement, empreint de solennité et de souvenirs historiques, avait pour thème : « La régulation des réseaux sociaux en période électorale».
La commémoration, marquée par la présence d’anciens présidents et membres du CNC, a offert l’occasion de revisiter le parcours de la presse guinéenne et de rendre hommage à ceux qui ont œuvré pour son indépendance. Plusieurs figures emblématiques de la communication nationale ont reçu des satisfecits pour leur engagement en faveur de la liberté de la presse, dont un à titre posthume au président Lansana Conté.
Dans son allocution, le président de la HAC a rappelé la portée symbolique de cette date et l’importance de se souvenir des pionniers de la liberté d’expression en Guinée :
« Nous avons choisi de célébrer ces 33 ans dans cette salle historique où la Guinée, par la voix d’Ahmed Sékou Touré, a dit non et oui à la liberté. Et lorsqu’on parle de liberté, on parle forcément de la liberté d’opinion et de la liberté de la presse », a-t-il déclaré.
Le président de la HAC a également rendu un hommage appuyé à Hervé-Vincent Bangoura, ancien ministre de l’Information, salué comme un « bâtisseur méconnu » du paysage médiatique guinéen. Il a par ailleurs salué la vision du général Lansana Conté, qui a ouvert la voie à la libéralisation de l’espace audiovisuel, ainsi que celle du président Mamadi Doumbouya, pour avoir renforcé les conditions de travail de l’institution depuis le début de la transition.
Il a enfin lancé un appel vibrant à la responsabilité des journalistes, les exhortant à exercer leur métier avec rigueur et neutralité :
« Une presse responsable dénonce avec des preuves, mais sait aussi reconnaître ce qui a été fait de bien, toujours avec des preuves. »
De son côté, le président du Conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a annoncé l’examen prochain d’un projet de loi portant création de la Commission nationale de la communication et de l’audiovisuel, appelée à succéder au CNC et à la HAC.
« Nous allons travailler ensemble à travers un dialogue tripartite entre les professionnels des médias, les parlementaires, l’administration publique et les acteurs de la justice. Ne laissons pas les législateurs définir la loi seuls : nous devons être présents », a-t-il insisté.
Cette réforme, inscrite dans le cadre de la refondation institutionnelle en cours, vise à adapter la régulation médiatique à l’ère du numérique et des réseaux sociaux, a précisé le président du CNT.
Prenant la parole à son tour, le Premier ministre Amadou Oury Bah a salué la longévité et le rôle essentiel de la HAC dans le maintien de la liberté de la presse et la consolidation de la démocratie guinéenne :
« Cela nous a permis de nous rappeler les personnalités qui se sont battues de manière désintéressée pour la liberté de la presse. Les médias doivent aujourd’hui s’adapter à un monde en perpétuelle mutation, où les réseaux sociaux ont bouleversé la notion même de communication. »
Le chef du gouvernement a également annoncé l’ouverture prochaine de Maisons de la presse dans chacune des quatre régions naturelles du pays, afin de renforcer les capacités des journalistes et de rapprocher les acteurs de la communication des populations locales.
« La liberté de notre société ne peut résister si nos concitoyens ne sont pas suffisamment bien informés. C’est un enjeu national et international », a-t-il souligné, avant d’exprimer la reconnaissance du gouvernement au président Mamadi Doumbouya pour son engagement en faveur du secteur médiatique.
La cérémonie s’est achevée par la remise de distinctions à plusieurs acteurs majeurs de la presse guinéenne, suivie d’une conférence thématique sur la régulation des réseaux sociaux en période électorale. La journée s’est clôturée dans une ambiance conviviale par un dîner offert aux journalistes.

