Dimanche dernier, la campagne pour le scrutin référendaire du 21 septembre 2025 a été officiellement lancée au Sénégal par un imposant meeting à Dakar. Un événement que beaucoup annonçaient comme un probable fiasco, mais qui s’est finalement transformé en véritable démonstration de force.
« Aujourd’hui, je suis animé par un sentiment de satisfaction. Parce que comme on le sait, l’Afrique en général et la Guinée, en particulier, a une population majoritairement jeune et le dimanche, la jeunesse guinéenne a été vivement représentée à Dakar pour dire ‘’oui’’ au président Mamadi Doumbouya. Il faut dire que depuis très longtemps, je suis l’actualité de la Guinée et je constate, grâce à la gouvernance et au travail accompli par le président Doumbouya, qu’elle enregistre des avancées, des progrès dans de nombreux secteurs. Lorsque j’ai appris qu’il y a un référendum et qu’une délégation du gouvernement est arrivée, je me suis dit pourquoi je ne vais pas apporter une pierre à l’édifice. Ainsi donc, j’ai contribué à mobiliser tous nos amis guinéens du Sénégal et des amis sénégalais du Sénégal et collègues du travail avec les moyens qu’on pouvait pour venir soutenir dans cette journée l’Ambassadeur de la Guinée au Sénégal pour amener les gens à voter ‘’oui’’ au référendum du 21 septembre. »
Ce n’est pas une question d’un an ni de cinq ans. Jusqu’à l’arrivée du général Mamadi Doumbouya au pouvoir, j’ai pris près de deux ans d’observation avant de tirer une conclusion claire : je devais moi-même prendre les devants. Depuis cette prise de conscience, cela fait maintenant six mois.
Auparavant, je me mettais toujours en retrait, en avant des autres, pour qui je me suis énormément investi. Mais, au final, j’ai compris qu’il était temps de me mettre en première ligne. Ce qui manque aujourd’hui, je suis le seul à pouvoir l’apporter, car je sais comment dérouler tout cela.
Il faut bien comprendre que le Sénégal ne peut pas rester éternellement dans une posture d’opposition. On ne peut pas être opposant à vie — sans raison, sans condition et sans véritable intérêt.
Il y a vraiment beaucoup de gens veulent exprimer leur volonté de dire qu’ils ne sont plus dans l’opposition. On veut être bien. A l’opposition, on n’a même pas d’intérêt. S’il y a raison, au moins… Mais il n’y avait plus de raison… Mais au-delà et sans raison, on n’était coincé de partout… On part à l’Ambassade, c’est un problème, dans les frontières, on a des problèmes, pour rentrer chez nous, on a des problèmes. Là où on est, on n’est pas bien connu chez nous. Voyez-vous ce que cela fait ? Le contact n’était pas favorable. Et moi étant de la diaspora guinéenne vivant au Sénégal, même si je le suis moins un peu que les autres, mais je sentais ça. Parce que je travaille dans les deux pays et j’en a été victime. Il faut que je me lève maintenant pour voir des gens comme le mouvement ‘’Nâaguè-Wéti’’, ‘’Sogué Nènè’’, bref, tous les Guinéens vivants au Sénégal. Et cela a donné naissance à une grande synergie. Les gens ont compris, après plusieurs autres sont venus. Il y a même certaines personnes qui sont venues de Conakry pour voir comment nous travaillons, assister à nos réunions. Elles donc compris que nous sommes des partenaires avec qui on peut travailler.
Il faut préciser qu’avant, des missions de Conakry se sont rendues au Liberia, en Sierra Léone, en Côte d’Ivoire, dans d’autres pas de la sous-région voire jusqu’en Angola, en France, à Bruxelles, à Londres, New York. Sans prévoir Dakar. Voyez ce que cela fait. C’est frustrant !
S’agissant des perspectives, je pense l’après référendum va être vraiment intéressant. Mais à ce niveau, on peut dire qu’on a gagné le premier pari dont on doit être d’ailleurs confiant. Maintenant, il faudra qu’on soit accompagné pour qu’on puisse gérer l’étape suivante. Nous devons faire comprendre que le ‘’Oui’’ doit massivement être voté le 21 septembre. Après, ce serait les présidentielles et d’autres échéances électorales. Il y aura d’autres projets intéressants pour notre pays devant le faire émerger. A travers ce ‘’Oui’’, je crois qu’il y a un atout, un avantage… Parce qu’on va doter la Guinée d’une constitution. Une constitution que j’ai d’ailleurs lue, je l’ai fait lire par des juristes constitutionnalistes, des notaires amis. Ils m’ont fait comprendre l’esprit, la valeur de cette constitution qui incarne un engagement de l’Etat. Cet Etat, ce n’est même pas le général Mamadi Doumbouya qui l’a créé, il est au-delà d’une seule personne. Je me dis qu’on a une chance à travers l’adoption de la nouvelle constitution par une majorité confortable. C’est ce à quoi, je me suis attelé avec l’aide tout le monde ici au Sénégal et surtout de ceux qui sont venus de Conakry. »
Propos recueillis par CAMARA M. Amara

