Le numérique au cœur de l’éducation africaine : La Guinée accueille la IVème Conférence Panafricaine de l’AUF

Ce lundi 28 avril 2025, Conakry a vibré au rythme de l’innovation éducative avec l’ouverture de la IVème Conférence Panafricaine de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Placée sous le thème « Transition numérique et innovations pédagogiques », cette rencontre d’envergure a réuni experts, décideurs et universitaires autour d’un enjeu majeur : réinventer l’enseignement supérieur africain à l’ère du digital.

Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Alpha Bacar Barry, a ouvert les débats en soulignant l’urgence d’une révolution éducative. « Le numérique doit être au cœur de la refondation de nos systèmes universitaires« ,  a-t-il affirmé, détaillant les chantiers engagés depuis 2021. Il s’agit entre autres d’une plateforme unique pour gérer les inscriptions, les orientations et le suivi pédagogique, 30% d’enseignement à distance dans les universités d’ici à 2030, une future université virtuelle en cours de conception. 2 millions de ressources documentaires accessibles gratuitement, la Cité des Sciences et de l’Innovation, futur pôle technologique guinéen.

Avec un projet minier de 20 milliards de dollars, la Guinée entend financer cette mutation, intégrant même une stratégie d’intelligence artificielle. « Nous écrivons notre vision pour les 15 prochaines années« , a-t-il martelé.

Par ailleurs, le recteur de l’AUF, Pr Slim Khalbous, a insisté sur l’urgence d’une alliance panafricaine. « Sans maîtrise du savoir et des technologies, aucun développement n’est possible. Pour cela, nous devons renforcer la coopération Sud-Sud pour éviter une dépendance aux partenaires étrangers, valoriser le plurilinguisme comme levier d’intégration. accélérer la recherche scientifique pour une autonomie technologique « , a-t-il rappelé, soulignant que la redistribution géopolitique mondiale exige une Afrique unie. « Le numérique bouleverse le monde en direct. Où sera l’Afrique demain ?« , s’est-il interrogé, appelant à une mobilisation collective.

Pour sa part, le président du comité d’organisation, a rendu hommage à la mobilisation des experts tout en soulignant les impératifs de cette transition numérique . « La transformation digitale de notre éducation n’est pas une option, mais une nécessité. Elle repose sur trois piliers incontournables  à savoir :
-Des infrastructures de pointe avec un accès universel au haut débit et des campus connectés pour briser la fracture numérique,
-Une révolution des compétences en formant étudiants et enseignants aux technologies clés (IA, data science, méthodes pédagogiques innovantes) ,
-Une recherche ancrée dans le réel orientée vers les besoins africains pour des solutions concrètes à nos défis économiques et sociaux  » .

Cette conférence marque un tournant pour l’enseignement supérieur africain. Entre ambitions guinéennes et stratégie continentale, une certitude émerge : l’Afrique a les clés pour devenir un leader de l’éducation numérique à condition d’agir maintenant, ensemble.