
« Avant même de faire la comparaison entre l’évolution des affaires, il faut d’abord commencer par apprécier le cadre de travail. Comme vous le constatez, je pense que le président du Tribunal du Travail s’est efforcé de faire un changement de cadre de travail. On est dans le bâtiment qui abrite le procès des événements du 28 septembre. Et nous sommes dans une salle somptueuse hautement climatisée. Le cadre de travail, c’est dans le confort. Par rapport aux dossiers proprement dits, je pense qu’il y a une très bonne amélioration. Et vous voyez un jeune président qui est procédurier que je connais un peu, qui ne donne pas assez de temps aux dossiers de dormir dans les tiroirs. Et je pense qu’il y a une très bonne amélioration », soutient-il.
Après dix-neuf ans d’exercice au sein du Tribunal du travail, cet assesseur travailleur affirme n’avoir pas vécu de tel engouement dans cette juridiction.
« C’est vraiment une fierté pour moi en ce jour honorable parce que je suis l’un des témoins de ce tribunal. Depuis 2005, nous sommes au tribunal du travail mais à présent, l’enthousiasme qu’on a, l’engouement que nous voyons présentement avec les travailleurs et le patronat est sans commentaire. Le patronat a toujours été désigné au tribunal du travail mais toujours absent dans les années passées. Sauf cette année que nous voyons l’engouement de l’arrivée du patronat qui fait douze personnes et au niveau des travailleurs aussi douze personnes assesseurs. Donc, 24 assesseurs au niveau du tribunal du travail, c’est la toute première. Donc, nous remercions très sincèrement le ministre de la Justice et l’encourageons à être avec notre président du tribunal du travail toujours dévoué, qui se bat toujours auprès de l’administration, de la fonction publique et de la justice pour que les travailleurs du tribunal du travail soient à l’aise dans l’exercice de leurs activités ».
Représentant le second au côté du tribunal, le sexagénaire prêche le respect de l’engagement.
« Nous devons toujours respecter le code du travail, nous devons toujours respecter les heures de travail. A tous les travailleurs, pour qu’ils puissent considérer le patronat comme un partenaire et non un ennemi, nous sommes tous là pour développer notre pays qui est la Guinée. C’est notre famille commune. Nous devrons donc la défendre toujours. C’est cet appel là que je lance à l’endroit de tous les travailleurs de la Guinée », conclut-il.
Du côté des employeurs, ils sont aussi représentés auprès du tribunal par le patronat. Cette couche sociale a pour vocation de promouvoir le secteur privé.
« Vous savez, le patronat guinéen s’est engagé dans la dynamique des nouvelles autorités à doter notre pays d’une justice équitable, d’une justice pour tous. Et comme l’a si bien dit le Chef de l’Etat, que la justice sera la boussole de notre pays. Nous avons vu que le ministre de la Justice et le président du Tribunal du travail sont très engagés à redorer le blason de la justice dans le monde du travail. Le patronat, après avoir constaté leur engagement a décidé d’accompagner le tribunal du travail dans la logistique, en meublant la salle afin que les audiences puissent se tenir dans de très bonnes conditions. Le patronat est aussi motivé du fait que les accords qui ont été signés sur le plan international dans le cadre de l’implication du secteur privé dans le domaine de la justice, sont des accords qui sont restés longtemps dans les tiroirs dans notre pays. Ce n’est que maintenant que ces accords sont entrés en application. Pour cela, nous saluons les hautes autorités de notre pays et nous encourageons encore à continuer dans ce sens. Parce qu’une justice équitable surtout dans le monde du travail, encourage les investissements dans notre pays et donne une dynamique positive dans le secteur privé… Nous nous souhaitons vraiment que les autorités de notre pays s’engagent à doter le Tribunal du travail d’un siège flambant neuf », plaide ce patron.
Pour appuyer cet argument, le président du tribunal du travail fait remarquer que des actions notables ont été réalisées par le Garde des Sceaux. Mais la dotation d’un local à sa juridiction reste un défi majeur pour le bien des acteurs du monde judiciaire.

