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2022, une année culturellement bien garnie en réformes et en évènements 

Le 5 septembre 2021, un coup d’État est venu écourter un mandat de six ans que M. Alpha Condé venait de s’offrir au forceps. Ce coup de force mené par le CNRD, avec à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya, a conduit à la dissolution du gouvernement et des institutions républicaines et constitutionnelles.

Peu après, l’on a assisté à la publication de l’ossature du gouvernement alors en vue, avant la nomination de Mohamed Béavogui comme Premier ministre, chef du gouvernement. Progressivement, les différents départements ont été pourvus. Ainsi, à travers un acte du pouvoir central rendu public le vendredi 5 novembre, l’ancien rappeur Alpha Soumah, célèbre sous le pseudo de Bill De Sam, a été promu ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat.

Depuis cette date, ces trois secteurs connaissent plus ou moins de réformes. Notamment avec la publication d’un décret du président de la transition définissant les attributions et les statuts réglementaires des neuf Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) que compte le département, dont le FODAC, l’ONACIG, l’ONPA, l’ONT, le BGDA, le Centre international des percussions, le Centre Culturel Franco-guinéen et l’Agence Guinéenne de Spectacles. A cela, s’ajoute le décret d’application des droits littéraires et artistiques, en vue de la protection de la propriété littéraire et artistique.

Intronisation du magistrat Siriman Kouyaté conservateur du Sosso Bala 

Le jeudi 14 juillet 2022, a eu lieu l’intronisation du 27e gardien du mythique Sosso Bala, à Niagassola, localité située à 135 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Siguiri, dans la région administrative de Kankan. Il s’agit du Magistrat Siriman Kouyaté, président de la 4e Chambre civile, commerciale et sociale de la Cour suprême de Guinée. A ce titre, il continuera à pérenniser cette tradition multiséculaire malgré son statut d’agent de l’Etat, à travers le respect des vertus qu’incarne un Balatigui (conservateur du balafon), que ses prédécesseurs ont assumé sans faille.

Proclamé chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001 par l’UNESCO et inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel, le Sosso Bala est depuis cette date un patrimoine mondial dont la valorisation et la protection de l’espace culturel deviennent pour la Guinée, un défi majeur à inscrire dans les priorités du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat et à placer au centre des préoccupations du gouvernement, qui se matérialisera par des actes concrets.

La Culture éprouvée par des décès

Depuis septembre 2021, de nombreux acteurs culturels ont rejoint le Royaume du Silence. Loin de dresser un tableau funeste, nous nous contenterons de vous rappeler trois décès : celui d’Elhadj Filani Sékou Kouyaté, « Dokala Djély », rappelé à Dieu le samedi 26 février 2022 à Bamako où il était sous soins. A sa mort, à l’âge de 90 ans, il était le gardien du mythique balafon Sosso Bala de Soumangourou Kanté, à Niagassola, dans la préfecture de Siguiri.

Quelque cinq mois après, le secteur de la Culture a été endeuillé par le décès du célèbre saxophoniste Mamadou Aliou Barry, plus connu sous le nom de Maitre Barry, décédé le mardi 26 juillet 2022 dans la ville française de Lens. Ce musicien hors-pair de 79 ans, chef d’orchestre de Kaloum Stars, de Gombo Jazz et de l’Afro Groove, avait quitté Conakry le 17 juillet pour des vacances en France auprès de ses enfants et petits-enfants, où il a croisé la mort.

Ensuite, est survenue la mort de l’artiste Baba Samba, décédé le dimanche 16 octobre 2022 à Bamako, des suites de maladie. Une triste nouvelle qui a endeuillé le public mélomane guinéen que le défunt a tant bercé depuis sa révélation au public en 2011.

Sous le CNRD, le BDGA s’est offert des bureaux « conflictuels »

En application de la décision de la Direction générale du Patrimoine Bâti Public l’ayant sommé de libérer sa bâtisse de la Minière, l’ancien Premier ministre Sidya Touré, par ailleurs président de l’UFR, a été délogé au profit du Bureau Guinéen du Droit d’Auteur. C’est dans l’après-midi du mercredi 3 août 2022 que le ministre en charge de la Culture, Alpha Soumah, a procédé à la remise officielle des clés devant servir désormais de nouveau siège du BGDA jusque-là logé au Palais du peuple.

Acquis du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat

Porté à la tête du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat le vendredi 5 novembre 2021, Alpha Soumah a été installé dans ses nouvelles fonctions le lundi 8 novembre suivant. En un an d’exercice, force est de constater que le ministre Alpha Soumah et son Cabinet ont atteint une bonne partie des objectifs qu’ils s’étaient fixés il y a un an. L’une des premières activités du département a consisté à faire l’état des lieux des différentes directions. Un travail qui a permis de s’apercevoir que de nombreux EPA n’avaient pas de statuts en bonne et due forme leur permettant de travailler et d’exécuter le programme du Département, selon la feuille de route préalablement établie.

A cela, s’ajoute la construction des villages artisanaux de Labé, de Lola et de Kindia. Toute chose qui permet d’améliorer la productivité artisanale et la compétitivité des produits artisanaux. Aussi, ces infrastructures offrent aux artisans des espaces de production, d’exposition et de commercialisation des produits artisanaux « Made in Guinée » et des centres de formation pour la professionnalisation des artisans.

Dans le domaine de l’industrie musicale, Bill De Sam et son équipe ont créé l’Agence nationale des industries culturelles et créatives. Ce qui permet d’aller au-delà de la simple promotion artistique, mais de permettre à ceux qui veulent se lancer de manière professionnelle dans les industries musicales de se professionnaliser, d’avoir des formations conséquentes et de recruter du monde.

Le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat comme secteur porteur de croissance

Dans le secteur culturel, le ministre Alpha Soumah et son Cabinet sont en train de travailler sur un projet de Statut des artistes et des hommes de culture, et pour lequel un décret devrait être pris, afin de permettre aux hommes de culture de travailler comme tout bon travailleur, d’avoir des bulletins de paie selon les activités et de cotiser à la Caisse nationale de sécurité sociale. En vue d’attirer du monde autour des trois secteurs, le département a récemment initié le Salon international de la culture, du tourisme et de l’artisanat (SICTA), un évènement majeur qui a regroupé les secteurs de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Ce salon a permis de recevoir sept pays, dont le Burkina Faso, pays invité d’honneur.

Dans le secteur du Tourisme, du jeudi 3 au lundi 7 novembre dernier, les préfectures de Koundara, Labé et Kindia ont vibré au rythme du passage du Rallye Budapest-Bamako. Un évènement qui s’inscrit dans le cadre de la promotion de la destination Guinée et qui a connu la participation de 560 touristes européens et 257 véhicules. Le circuit est parti de Koundara en passant par Labé, Kindia avant de rallier la Sierra Léone, à la grande satisfaction des nombreux visiteurs.

Que dire du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle ?

Sous le magistère du ministre Alpha Soumah et de son Cabinet, les auteurs des œuvres artistiques et littéraires bénéficieront davantage de retombées de leurs différentes productions désormais. Ceci est la conséquence directe de la signature d’un protocole d’accord entre le Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) et la Direction Générale des Douanes, le jeudi 22 septembre 2022.

Ledit protocole porte sur l’augmentation des taxes sur toutes les importations de supports d’enregistrement ou appareils à hauteur de 10% et 5% de la valeur du Coût, Assurance et Fret (CAF).  Ces supports sont entre autres les téléphones, les ordinateurs, les clés USB, ainsi que tout autre appareil servant à la multiplication d’une œuvre artistique ou à la reproduction d’une œuvre littéraire.

Cette augmentation sur l’importation de la marchandise sera faite au niveau du cordon douanier. Les montants générés sur cette taxation seront versés au compte du BGDA afin d’être redistribués aux auteurs à titre de droit d’auteur. Et 25% de ces recettes seront destinés au Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FODAC).

A ceci, se joignent plusieurs autres activités déjà réalisées, en cours et en perspectives. Notamment l’élaboration des Textes règlementaires (Décret d’application, Arrêtés conjoints et Arrêtés unilatéraux) d’application de la Loi relative à la protection des œuvres littéraires et artistiques, la construction de la cité Niger de Faranah, la rénovation et l’équipement du siège du MCTA, la signature d’une convention pour la construction d’un Palais de la Culture.

2022, une année riche en évènements

L’année 2022 qui s’en va, aura été marquée par plusieurs activités menées tant par des opérateurs privés que par l’Etat. Citons quelques-uns parmi eux. A l’initiative de Guinée Culture présidée par Sansy Kaba Diakité, s’est tenue du 21 au 25 septembre la première édition du Festival sur le Milo, dans la ville culturelle, religieuse et terre d’hospitalité légendaire de Kankan.

Comme tous les ans, et à la même date, du 23 avril au 25 avril, s’est tenu à Conakry l’un des évènements culturels majeurs en Guinée : Les 72 heures du livre. L’évènement a réuni les intellectuels, les écrivains et l’ensemble des acteurs de l’industrie du livre du pays. Cette quatorzième édition était placée sous le thème : Sauvegarde du patrimoine et de la paix sociale. Un programme qui résonne bien avec la situation sociopolitique du pays.

C’est sous le thème « Nos textiles au service de notre identité et de notre développement » que s’est tenue la première édition du Salon de la teinture et du textile guinéens (SaTeG), du 17 au 19 novembre 2022, à Conakry. Cela, à l’initiative de l’ONG Cultures et Fiertés Guinéennes (CuFiG). Un salon qui s’est voulu le plus grand marché guinéen de la teinture et du textile qui a été marquée par plusieurs activités. Notamment les expositions-ventes, les ateliers marketing, les innovations, le E-commerces, les ateliers de teinture, les défilés de mode,  les panels,  les concerts et les concours. L’objectif du SaTeG étant de promouvoir et de vulgariser le textile guinéen pour la préservation de l’identité et l’autonomisation des artisans locaux, selon son initiatrice dame Hawa Binttina Soumah.

La deuxième édition du Label Guinée a été lancée le 31 octobre 2022 à Conakry par le Premier ministre, Dr Bernard Goumou. Ce salon des productions locales est initié par la structure Agilités de Mohamed Banks Bangoura à l’effet de promouvoir les produits guinéens dans les secteurs de l’industrie, de l’agrobusiness, de l’artisanat, de l’innovation, de la mode et de la culture, des biens et services et de l’informel. Selon ses organisateurs, l’objectif de Label Guinée vise à rapprocher les consommateurs guinéens des produits Made in Guinée, à réduire la dépense du marché guinéen aux produits importés, mais aussi à offrir aux producteurs et entrepreneurs un espace unique d’exposition.

Après trois ans d’interruption, l’évènement Miss Guinée pourra enfin se tenir courant 2023. A la suite d’un appel à candidatures lancé par le ministère de la Culture et du Patrimoine historique pour l’organisation du concours de beauté physique et intellectuelle Miss Guinée, deux structures ont soumissionné en produisant des dossiers tous aussi consistants les uns que les autres. Mais c’est la structure KPAAF qui a été retenue pour l’organisation de beauté Miss Guinée l’autre semaine. Une convention de partenariat avec le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a eu lieu à cet effet. Toute chose qui permet valablement à cette jeune structure d’opérer sur le terrain durant les deux ans sur lesquels s’étend la convention.

En prélude à la tenue très prochaine du Festival National des Arts et de la Culture (FENAC), le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a officiellement lancé la 19e édition de la Quinzaine des Arts et de la Culture. C’est la Maison des jeunes de Matam qui a servi de cadre à cet effet, en présence de plusieurs cadres du département de Culture, ainsi que des autorités communales. Placée sous le thème : « L’Art et la Culture au service de la paix et de la cohésion sociale », cette dix-neuvième Quinzaine des Arts et de la Culture va toucher les 333 sous-préfectures et 33 préfectures de l’intérieur du pays, mais aussi les six communes et 136 quartiers de Conakry.

A ces différents évènements, s’ajoutent plusieurs autres, comme le Match du rire, la Grande nuit du conte de Conakry et les Victoires de la musique guinéenne.

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